Home » World News » Europe » Le gouvernement lance une campagne de recrutement pour les métiers du soin
Europe

Le gouvernement lance une campagne de recrutement pour les métiers du soin

Les professionnels infirmiers saluent cette campagne mais restent convaincus que l’attractivité de leurs métiers reviendra avec de meilleures conditions de travail.

«Nous avons besoin de toi», lance dans un nouveau clip du ministère des Solidarités et de la Santé un homme qui joue le rôle d’un compagnon d’éducation. Face à la pénurie de personnel dans les métiers de l’aide et des soins, le gouvernement a lancé une campagne de recrutement sur les réseaux sociaux ce lundi 21 mars. Depuis le matin du 21 mars, plusieurs clips vidéo ont été diffusés sur les comptes Twitter et Facebook du ministère. Cette campagne concerne quatre métiers : le personnel soignant, les infirmiers, les éducateurs spécialisés et l’accompagnement pédagogique et social.

Un problème de “Fidélité“Opérateur

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les établissements de santé publics et privés connaissent une crise de recrutement inédite. Selon le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), 60 000 postes d’infirmiers sont vacants en France depuis l’automne 2021. Deux ans plus tôt, avant la pandémie, seuls 7 500 postes étaient vacants, toujours au sein du syndicat. Les représentants du personnel soignant saluent également la campagne de recrutement. Mais pour Thierry Amouroux, porte-parole du SNPI, la solution au problème est ailleurs. “Notre problème n’est pas le recrutement, mais la rétention», précise-t-il. Selon les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur, les établissements d’enseignement infirmier (IFSI) ont attiré en 2021 plus de 612 000 demandes sur la plateforme d’affectation post-baccalauréat, donc cette formation est la plus demandée. Fédération hospitalière française, 5 à 10 % des lits d’hôpitaux en France fermés faute d’opérateurs.

A lire aussiIl faut “augmenter les prérogatives” de toutes les infirmières, pour le syndicat FNI

«Ce n’est pas qu’on ne forme pas assez d’infirmiers, c’est qu’on ne peut pas les garder car il y a une perte de sens, de mauvaises conditions, un manque de personnelDit Thierry Amouroux. “C’est bien d’avoir une campagne de communication, mais il faut avant tout motiver les opérateurs existants.“, confirme Guillaume Gontard, président de la Fédération nationale des associations d’aidants (FNAAS).

A lire aussiLes infirmières ont besoin d’un métier et d’une attractivité

De la part des services du personnel des instituts de santé, la campagne est reçue très positivement. “Nous devons conjuguer tous nos efforts pour attirer», précise Fabien Martinez, directeur des ressources humaines au CHU d’Amiens, qui déplore une cinquantaine de postes vacants dans son établissement et une quinzaine pour les aides-soignants.C’est dur. Cela représente une charge et une fatigue supplémentaires pour le personnel sur place.

Développer l’apprentissage

Plus tôt en mars, le ministère de la Santé avait annoncé son objectif de recruter 10 000 alternants aux métiers d’infirmier à la rentrée prochaine, soit 6 000 de plus qu’aujourd’hui. Le ministère a également annoncé vouloir un «Route du succès» En deux ans pour les opérateurs confirmés qui souhaitent devenir infirmiers, dans le but de favoriser l’évolution de carrière dans les métiers du soin. Une telle formation existe déjà aujourd’hui, mais elle dure trois ans. La possibilité d’une plus grande mobilité professionnelle est l’une des revendications des fédérations de soins.