Un nouveau crash – d’un 737-800 NG en provenance de China Eastern – a causé la mort de 132 personnes.
Trois ans, presque jour pour jour, après le deuxième crash mortel d’un 737 Max, Boeing est impliqué dans une nouvelle catastrophe aérienne. Un Boeing 737-800 NG qui devait rejoindre Kunming, dans le sud-ouest de la Chine, à Guangzhou après la descente de Kunming, s’est posé lundi dans une zone montagneuse et boisée près de la ville de Wuhzou, dans le Guangxi, après une chute verticale de près de 8000 mètres et trois sont tombés. Minutes à hauteur d’intersection. A bord du vol China Eastern Airlines MU 5735, 132 personnes (dont 9 membres d’équipage). Il y a peu de chance de retrouver des survivants, l’avion a été “pulvérisé” en s’installant dans la montagne qui a brûlé, selon des riverains et des images de la télévision publique CCTV.
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Le comportement de l’avion est évalué “inhabituel” par Jean-Paul Troadec, ancien directeur du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) de la sûreté de l’aviation civile. “Cela aurait pu être soit le pilote automatique qui a ordonné une descente brutale de l’avion qui n’a pas été capturée par l’équipage, ce qui semble un peu surprenant compte tenu de la durée de la chute, trois minutes, soit une action de l’équipage, mais (.. .) il est bien trop tôt pour tirer des conclusions”, a-t-il expliqué à l’AFP.
Le 737 NG, troisième version du 737 (né dans les années 1960) lancé dans les années 1990, est considéré comme un avion fiable. Boeing a expédié quelque 4 000 unités dans le monde. Et China Eastern, la deuxième compagnie aérienne chinoise, jouit également d’une bonne réputation. L’Agence chinoise de la sécurité aérienne (CAAC) a dépêché sur place des services de secours et une équipe d’enquêteurs pour recueillir des indices et retrouver les boîtes noires qui enregistrent les données de vol et les échanges vocaux entre pilotes.
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L’accident a provoqué de grandes émotions en Chine, où les accidents aériens sont assez rares. Dans une intervention télévisée inhabituelle, Xi Jinping s’est expliqué “choqué”. Le président chinois a fait appel aux enquêteurs « déterminer la cause de l’accident dans les plus brefs délais ». Cette tragédie s’avère être le deuxième accident le plus meurtrier en Chine. En juin 1994, un Tupolev Tu-154 du nord-ouest de la Chine s’est écrasé lors d’un vol au-dessus de la région de Xian. Bilan : 160 morts. L’accident a été attribué à une erreur de maintenance.
Et Mars crucial
De son côté, Boeing souligne “Travailler pour recueillir plus d’informations”. C’est un nouveau coup dur pour le géant américain, dont le titre a chuté de près de 6% à Wall Street hier. Le 2 décembre, Boeing a finalement reçu de la CAAC la levée de l’interdiction de vol du 737 Max, entrée en vigueur le 11 mars 2019. La Chine a été la première à autoriser la flotte Max et le dernier grand pays à autoriser les vols. s’en remettre. Mais le retour au service commercial n’est pas encore effectif. C’est pourquoi Boeing est inquiet. D’autant plus que China Eastern a décidé d’immobiliser sa flotte de 737-800 NG, soit 111 appareils.
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Le crash risque d’avoir des conséquences sur la reprise des livraisons du 737 Max, prévue par Boeing au premier trimestre 2022. La Chine est pourtant un marché crucial, représentant 25% de ses livraisons. L’augmentation de la cadence Max, de 16 à 31 avions par mois début 2022 (50 par mois d’ici fin 2023, selon le motoriste Safran), repose également sur la reprise des livraisons et des commandes en Chine. Aux yeux de certains, Max pourrait être une “victime sécuritaire” des tensions diplomatiques entre les Etats-Unis et la Chine. Washington a menacé Pékin de représailles si la Chine aidait militairement la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.
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