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Escrime : Manon Brunet (CE Orléans) est la nouvelle numéro un mondiale

Qu’est-ce qui est le plus important pour vous : la victoire à Istanbul, un samedi à la Coupe du monde ou la place de numéro 1 mondial qui vous est offerte ?

“La victoire, même si je ne sais pas trop ! Cette victoire m’a fait du bien car j’ai changé beaucoup de choses depuis le début de l’année, et ces dernières semaines, moralement, je n’étais pas au top de ma forme… Je peux partez en vacances paisiblement.
Quant à la place de numéro 1 mondial, elle montre que je travaille bien depuis longtemps ; les résultats sont là. Là encore, je n’oublie pas que mes deux principaux concurrents (Russe Sofia Velikaja et Ukrainienne Olga Kharlan) ne sont pas actuellement sur le circuit. Je suis très content d’être numéro un, mais je te dis surtout que quand ils reviennent, le but c’est de rester devant !”

Vous avez parlé de changements. En quoi cela consiste?

“En somme ! Après le match, après huit ans avec mon entraîneur, après avoir remporté deux médailles à Tokyo, j’ai choisi d’intégrer l’académie que Christian Bauer, de retour en France, a ouverte à Orléans ; c’est le meilleur entraîneur du monde en en termes de résultats, toutes armes d’escrime confondues. (Bolade Apithy, n°9 mondial et meilleur sabre français) connectés juste devant les joueurs.

Nous vivions à Paris et jusque-là nous avions été formés à l’Insep, avec le groupe national ; nous avons donc déménagé à Orléans, la ville de mon club ; J’ai un nouveau groupe d’entraînement, un nouvel entraîneur et un nouveau gymnase ; on a un horaire et une façon de s’entraîner qui n’a absolument rien à voir avec le précédent. Au lieu de deux séances par jour de deux à trois heures, je m’entraîne soit cinq heures d’affilée, soit deux fois quatre à cinq heures…”

“La charge de travail est très, très lourde, et la manière de s’entraîner est très différente : on essaie beaucoup.”

« L’escrime aussi, c’est différent. Donc ça bouscule un peu les choses… Mais c’est aussi pour ça que je suis venu faire les choses plus régulières et plus fortes. Ça passe par beaucoup de changements ; une nouvelle façon de ne pas escrime pour comprendre, mais pour le saisir. Le cerveau réfléchit encore et encore quand on est fatigué… Ce n’est pas facile tous les jours. Alors quand ça paye, on est content !”

Mais s’entraîner ainsi permet d’approcher les conditions de la compétition.

“Comme tu ne peux pas reproduire le stress à l’entraînement, tu produis des erreurs avec la somnolence. C’est ce qui s’en rapproche le plus que tu puisses trouver… Donc je suis tout le temps fatigué !”

L’équipe de France, septième dimanche, n’est-elle pas plus ardue en ce moment ?

« Nous avons remporté les deux premières Coupes du monde avec une nouvelle équipe ; il ne reste que Sarah Balzer et moi. (Cécilia Berder notamment est enceinte). Caroline Quéroli, avec qui nous avons été champion du monde 2018 (et aussi la Nouvelle-Orléans), l’a récupérée. L’équipe rajeunissait sans Cécilia ni Charlotte (Lembach), qui avaient plus de 30 ans ; Je me suis retrouvé leader quand j’étais le plus jeune il y a six mois; qu’on était trois leaders à l’époque… Pour moi c’est un autre changement.

Il a très bien fonctionné lors des deux premières compétitions, moins lors des deux dernières. Il y a deux semaines, nous étions tous les quatre fatigués ; Je n’ai pas tiré immédiatement et les filles ont pris de l’eau et ont paniqué. A Istanbul, c’est différent : Sarah a été blessée ; deux jeunes ont été intégrés, Anne Poupinet (Finaliste la veille) et Amalia Aimé (autre Orléans), qui vient de devenir Champion d’Europe Junior ; elles sont l’avenir, voire le présent… Une septième place, ce n’est pas cool, cool, cool, mais les filles sont venues acquérir de l’expérience. Nous sommes déçus de perdre mais ce n’est pas grave. L’essentiel, c’est d’être prêt dans un an, quand commencera la qualification pour les jeux de Paris. »

Pascal Bourgeais