La douleur chronique ressentie par les hommes et les femmes est produite par des mécanismes différents, selon une nouvelle étude avec des chercheurs québécois, ce qui signifie qu’elle doit également être traitée de différentes manières.
Posté hier à 20h32.
Jean-Benoit Legault
La Presse canadienne
Cela pourrait également expliquer pourquoi diverses douleurs chroniques, comme les migraines ou la fibromyalgie, sont beaucoup plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes. Les femmes sont également plus sensibles aux stimuli mécaniques, thermiques, électriques et chimiques.
Il ne s’agit pas de l’intensité de la douleur ressentie, ni de résoudre l’interminable débat pour savoir qui, Monsieur ou Madame, souffre vraiment le plus. Au lieu de cela, les chercheurs ont découvert que les mécanismes neuronaux qui conduisent à la douleur inflammatoire chronique ne sont pas les mêmes chez les deux sexes.
“L’événement (qui provoque la douleur) est le même, mais le chemin pour y arriver, toute la réaction de notre corps n’est pas la même”, a résumé l’un des responsables de l’étude, le professeur Yves De Koninck de la Faculté. de médecine au Centre de recherche CERVO de l’Université Laval.
L’équipe du Dr De Koninck et celle du professeur Michael Hildebrand, de l’Université Carleton, ont utilisé des tissus de la moelle épinière de 10 femmes et 12 hommes après sa mort, ainsi que des souris mâles et femelles, pour étudier les mécanismes neuronaux qui sous-tendent la douleur inflammatoire chronique . .
Ils peuvent être trouvés sur les pages de la revue médicale Gehir que la protéine BDNF, qui augmente la sensibilité à la douleur, n’a pas le même effet sur les tissus humains mâles et les souris mâles que sur les tissus humains femelles et les souris femelles.
“Nous avons vu qu’il existe une différence fondamentale entre les hommes et les femmes”, a déclaré M. De Koninck. Ce que nous avons vu, c’est que l’un des mécanismes, l’un des signaux neurochimiques que nous avons identifiés chez l’homme, n’est pas celui qui a agi pour perturber […] chez les femmes. »
Certains syndromes de douleur chronique sont plus fréquents chez les femmes que chez les hommes, poursuit-il, “mais ce n’est pas parce que les femmes sont plus faibles, ce n’est pas parce qu’elles sont moins résistantes ou quoi que ce soit. C’est… c’est juste que c’est différent, et c’est plus probable se passer. ”
En règle générale, des études scientifiques sont menées depuis longtemps chez les mâles, sous prétexte que le manque d’hormones les rend plus faciles à étudier. On a alors supposé que les résultats obtenus s’appliquaient aux deux sexes, ce qui est maintenant connu pour ne pas être nécessairement correct.
Ainsi, une étude récemment publiée dans Journal des neurosciences par l’équipe du professeur De Koninck et celle de Theodore Price, de l’université du Texas, ont montré qu’un peptide impliqué dans la migraine, le CGRP, aggrave la douleur chez les femmes mais pas chez les hommes.
Face à ces nouvelles connaissances, dit M. De Koninck, il faut essayer, si possible, de trouver un “tronc commun” qui permette de s’attaquer efficacement aux douleurs chroniques chez l’homme et la femme. Mais si ce n’est pas possible, alors il faut concevoir des stratégies uniques pour chacun.
“En éclaircissant un peu toutes les pièces du puzzle, cela ouvrira la porte au développement de différents médicaments”, a-t-il conclu. On parle beaucoup de médecine personnalisée, de médecine de précision, eh bien ça en fait partie. »
On estime qu’entre 20 % et 25 % de la population connaît au moins un épisode de douleur chronique au cours de sa vie.
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