C’était le marqueur vert de la déclaration gouvernementale : la Belgique sortirait progressivement du nucléaire, telle que votée en 2003 et jamais mise en œuvre par les gouvernements successifs.
Une stratégie a été définie; il a même renforcé la ligne du gouvernement Michel : la sortie totale du nucléaire en 2025, avec la construction de centrales à gaz. Cependant, la nouvelle coalition a la possibilité de garder deux réacteurs en réserve.
Couleuvre
L’objectif était ambitieux. Irréaliste, peut-être.
Lors de la présentation de l’accord de gouvernement, nous avons ressenti ceNous nous rendrons enfin compte qu’il est vraiment nécessaire, quelles que soient nos obligations, de décider de conserver les deux centrales les plus récentes. Les écologistes ont le temps d’avaler le serpent. (30/09/2020).
Comment on est venu ici? Bien sûr, sans la guerre en Ukraine, la stratégie énergétique du gouvernement belge, comme celle de tous les gouvernements européens, aurait été différente.
Mais chez eux, les écologistes tentent désormais de faire croire que la fermeture totale du nucléaire n’était pas la seule option sur laquelle ils travaillaient réellement et le MR sort singulièrement de préciser que leur dernier programme prévoyait réellement la construction de neuf. nouvelles usines à gaz ! En politique, au lieu d’admettre qu’on change d’avis, on préfère généralement déformer la réalité.
Engie, nouveau ministre de l’Energie
Peut-être que le plus difficile n’est que le début. Les écologistes doivent renouer avec une base cassée. Greenpeace ou inter-environnement n’aura de cesse de se souvenir de ce renoncement, et de contribuer à une campagne de harcèlement larvé par le partenaire MR, dont l’objectif est bien plus un leadership à l’élection de 2024 qu’une société décarbonée.
Mais pour le gouvernement fédéral, il reste encore de nombreux obstacles.
Les pays voisins sont déjà concernés.
Les négociations avec la multinationale Engie, propriétaire des réacteurs, doivent commencer en premier et le retard politique la met en vigueur. L’extension de Doel 4 et Tihange 3 coûterait 1 milliard d’euros ; Engie demande une assurance et joue à la fois pour obtenir un prix garanti de l’électricité ainsi que pour réduire la rente nucléaire ou le coût du démantèlement. Le gouvernement belge risque de se retrouver rapidement dans la baie, sans marge de manœuvre dans les négociations réellement engagées.
Le ministre fédéral de l’Energie a demandé 8 milliards pour le développement des énergies renouvelables ; il n’en obtient qu’un, sachant que l’essentiel de la politique renouvelable est du ressort des régions.
De plus, le nucléaire ne représente qu’une partie de notre approvisionnement énergétique.
Il y a encore quelques mois, la Belgique cherchait encore une stratégie énergétique.
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