Deux adolescents âgés de 16 et 18 ans ont été battus à l’arrêt de tramway Du Chaffault à Nantes, la veille de l’élection d’Emmanuel Macron, le 7 mai 2017. L’un d’eux, Erwan David, souffre toujours de troubles cognitifs. Depuis lundi, la cour d’assises Loire-Atlantique instruit cette affaire.
Les quatre accusés semblent libres; le cinquième accident mortel à l’été 2020. Ils sont de 23 à 32 ans. Sympathisants de droite, ils attendaient que les deux amis qui rentraient chez eux à vélo les battent et les battent. Ils les avaient pris, à tort, pour des antifascistes, membres de l’ultra-gauche, qu’ils avaient chassés un peu plus tôt dans la soirée. La première journée a vu la personnalité des accusés, leur enfance, leur adolescence, ainsi que leur engagement politique.
La figure du père longtemps au cœur des débats pour trois des accusés
Sur le même banc, les quatre accusés ne s’assoient pas un regard ni un mot. Dans la matinée, ils ont entendu les enquêteurs de la personnalité dire pour trois d’entre eux un père raté ou décevant. L’aîné des accusés – celui qui a refusé le rôle de chef du groupe et le seul qui a refusé les coups – n’a jamais été reconnu par son père. Un autre, l’un des deux au nom particulaire, a très vite coupé les ponts avec son père : un homme alcoolique qui aime se déguiser en femme. Ce de “impression”. Ce garçon, qui visiblement ne veut pas trop en dire sur lui, lui fait confiance “C’est probablement à cause de son père qu’il a rejoint un mouvement d’extrême droite”, a-t-il déclaré. parce qu’il a précisé, “Des choses à prouver.” Un de ses camarades a expliqué “n’a pas de bons souvenirs avec son père”. Un ancien militaire qui l’insulte, il appelle “loukoum” s’il fait de l’embonpoint à l’université.
Aucun d’eux n’aime l’école. L’un est allé dans un lycée militaire, un autre dans une école catholique sans contrat. L’un a quitté l’université parce qu’il l’a regretté “son côté gauche”. Plus tous auront des diplômes réussis et tous travailleront régulièrement : Charpentier-menuisier, tailleur de pierre ou géomètre. Ils appellent aussi la vie de couple “Floraison”. Deux ont des enfants.
Les liens avec les mouvements d’extrême droite désormais rompus après eux
Quand ils sont là le GUD, mouvement d’extrême droitec’est pour “l’esprit de camaraderie”, “protéger la souveraineté de la France” ou même détaille bien l’un d’entre eux « La famille est proche du FN. Celui qui a des relations plus calmes avec son père lui dit qu’il s’est rapproché Action française, une organisation royaliste et nationaliste. Plus trois le confirment, désormais ils ne sont plus des militants d’un mouvement qu’il est. Le quatrième ne dit rien.
Les deux qui écopent de la peine la plus lourde – 15 ans – racontent une peine de prison qui a mal tourné et les a fait réfléchir. Ils travaillent avec un psychologue. Barbe blonde et tatouage sur le cou, le plus ancien des prévenus, est devenu le surnom de “bonne torche viking” en prison. “J’ai pris du recul sur beaucoup de choses”, il explique. Et pour continuer : “Je ne changerai pas toutes mes idées, mais je veux les vivre de manière pacifique.” Le ton est calme, serein, loin du cliché rapporté quelques minutes plus tôt par le Président. Celui d’un homme violent à la fois en marge d’un match de foot, il est supporter du PSG et lors d’une manifestation pour contre l’ultra-gauche.
“J’ai gâché ma vie et celle des victimes”, l’un des accusés ce lundi après-midi
Au cours de cette première journée d’audience, certains accusés ont exprimé des remords, s’excusant auprès de la victime. “J’ai gâché ma vie et celle des victimes. Je n’ai rien à redire, je dois accepter”, a déclaré l’un des accusés. Le verdict est attendu vendredi soir. Ce mardi, notamment, le policier qui a mené l’enquête sera entendu.
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