C’est le monde du tennis sans son numéro 1 mondial. Ashleigh Barty a décidé de mettre fin à sa carrière mercredi 23 mars à seulement 25 ans. “Rempli“, plus”épuisé“, l’Australienne a finalement coché toutes les cases de sa liste de cibles. On ne se souviendra peut-être pas d’elle pour la durée de sa domination, mais elle l’aura été. avec une rare régularité sur le circuit. Retour sur une carrière courte mais couronnée de succès.
Une rare figure de stabilité
S’il reste un aspect de la carrière d’Ashleigh Barty, c’est bien la régularité. Sur un circuit WTA où les flambées sont de mise, l’Australienne s’est positionnée comme une valeur sûre. Depuis 2017, elle continue de détenir le trône de no.
Du 10 août 2020 au 23 mars 2022, Ashleigh Barty est restée confortablement aux commandes de son sport. En tout, ce sont 120 semaines de règne, dont 84 consécutives juste avant la proue. Une longévité que l’on observe davantage depuis le règne de Serena Williams, entre février 2013 et septembre 2016. Entre leurs deux règnes, six autres joueuses ont regagné le trône, à chaque fois de manière éphémère (Kerber, Pliskova, Muguruza, Halep, Wozniacki et Osaka).
Ashleigh Barty a rarement été déçue. En 272 matchs disputés depuis 2017, le champion du Queensland en a remporté 211, soit un taux de réussite de 77,5 %. Sa saison phare reste 2021 avec 42 succès pour seulement neuf défaites. 2022 a été un nouveau cru puisqu’elle a tout simplement remporté ses 11 matchs, contre Adélaïde et l’Open d’Australie, qu’elle a remporté au passage.
Un palmarès digne des plus grands
Ashleigh Barty et son revers finement coupé quittent le circuit WTA, c’est aussi le meilleur bilan des quatre dernières saisons que la raquette classe, avec 12 tournois gagnants (15 sur l’ensemble de sa carrière). En 2019, l’Australienne s’est couverte dans le monde entier en remportant son premier tournoi du Grand Chelem en France, à Roland-Garros. En finale, elle a battu la Tchèque Marketa Vondrousova (6-1, 6-3). Il faudra attendre 2021 pour qu’elle revoie le trophée d’un majeur.
A Wimbledon, sur la surface qui leur a proportionnellement été la plus aboutie (56 victoires pour 16 défaites), la polyvalente australienne a remporté son deuxième majeur après une belle bataille en trois sets en finale face à Carolina Pliskova. Le troisième, le plus attendu, est arrivé en 2022 et reste comme le point final de sa carrière. Le 29 janvier dernier, Barty a été sacrée à domicile à l’Open d’Australie face à Danielle Collins au terme d’un parcours impeccable, s.Des années à perdre un seul set. De quoi libérer toute une nation qui attend son champion depuis Chris O’Neil en 1978.
Manque un point faible, les Australiens ont construit leur domination en alliant puissance et précision. Elle s’est également appuyée sur un service formidable qui lui a faitas Kinnigin en 2021, le joueur qui a tiré le plus de services gagnants sur la saison. Leur prise de balle très précoce et leur slice très travaillé ont posé problème à tous les joueurs du circuit.
Un seul majeur manquera à sa collection, l’US Open, dont elle n’a jamais atteint les huitièmes de finale, mais qu’elle a remporté en double, avec Coco Vandeweghe 2018. Et si elle a un Grand Chelem de moins que Naomi Osaka, titrée à quatre reprises depuis 2018, Ashleigh Barty n’aura pas ramassé tous ses titres sur une seule surface. Elle n’est que la cinquième joueuse de l’histoire à remporter trois tournois majeurs sur différentes surfaces (dur, herbe, terre battue) après Chris Evert, Martina Navratilova, Steffi Graf et Serena Williams.
Une star en Australie, mais moins connue à l’étranger
L’une des particularités de sa carrière est sans doute l’ignorance du grand public à son égard. Si Chris Evert, Serena Williams ou encore plus récemment Naomi Osaka ont franchi les frontières de leur sport, on peut dire que ce n’est pas forcément le cas de l’Australienne. En revanche, en Australie, la numéro 1 mondiale est une star absolue, tant par ses apparences que par sa personnalité.
“Elle est la plus aimée des derniers grands hommes et femmes d’Australie“, a confirmé la journaliste sportive australienne Courtney Walsh au journal Le monde. Il y a eu un « effet Barty » en Australie. La Fédération de tennis a annoncé une augmentation de 30% de la pratique du tennis pour les enfants en 2021, suite à son sacre à Wimbledon. Un effet d’autant plus fort chez les jeunes Aborigènes qui ont trouvé un champion auquel s’identifier.
Étant elle-même d’origine autochtone, Barty a participé au développement du tennis auprès des populations marginalisées. Et son refus du « star system » lui a permis de se forger une réputation immaculée.
Elle était déjà à la retraite en 2014
Ashleigh Barty n’a pas toujours été une joueuse de tennis. En 2014, l’Australienne met un terme à sa carrière de tennis à haut niveau pour… le cricket, un sport très populaire en Australie dans lequel elle peut aussi jouer avec les pros. Si a notamment participé au championnat national avec le Brisbane Club, où elle se trouve, a disputé une dizaine de matches.
“C’était trop et trop vite pour moi de voyager autant à un si jeune âge. Je voulais vivre la vie d’un adolescent normal“, a-t-elle déclaré à Cricket.com. Mais elle était enfin de retour sur les courts un peu plus d’un an après avoir entamé cette nouvelle expérience, avec ses premiers pas dans les tournois ITF, avant de lancer ce qui devait être la phase la plus luxueuse de sa carrière. Qu’est-ce qui a soulevé des doutes sur la crédibilité de l’annonce de la fin de sa vie de joueuse de tennis ?
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